A cause des prières de ma mère

Issu d’une famille argovienne modeste, je suis le deuxième de 4 garçons qui ont grandi à la campagne. Notre maman, chrétienne fervente, nous a remis à chacun la même portion d’évangile. Elle-même, souvent malade, tuberculeuse et très éprouvée par son passé de pauvreté a su se relever grâce au Seigneur en demandant sa force jour après jour.

Mes frères, y compris moi-même, tous bien éduqués, à l’âge ado – nous nous sommes demandés si un Dieu pourrait bien exister – la science ne nous enseigne-t-elle pas autre chose ? Les années 60-70 offraient tant de choses nouvelles… Notre devise : croire uniquement ce que l’on voit de nos yeux.

A vingt ans, en fin d’apprentissage, une envie se profilait : voyager et voir le monde. L’armée suisse m’avait appris le code morse pour les transmissions radio et je possédais une licence de radioamateur ; me voilà donc en route pour le Bangladesh pour une organisation humanitaire. Maman, perplexe, s’est mise à prier de plus belle !

Touché par la misère des pays pauvres, à côté de mon travail difficile, je ne pouvais pas rester indifférent à tout cela. Peu de temps après, je me retrouve au Cambodge, en pleine guerre d’Indochine. Je subis avec la population les bombardements et m’en sors miraculeusement, en avril 1975, sauvant du même coup une femme et son enfant de 6 ans. Eh oui, je ne pouvais assister à ce désastre humain (le film "The killing fields" le montre) sans faire quoi que ce soit.

De retour en Suisse, c’est le choc, car je me retrouve responsable d’une famille déracinée et traumatisée. Installée à Genève, ma femme ne pouvait oublier sa famille restée au Cambodge. De mon côté, pas moyen de tenir tranquille dans une « Suisse paisible », j’ai décidé de reprendre des missions du style « pompier », là où les médias arrêtent leurs projecteurs : 4 fois au Liban j’ai entendu les balles siffler à mes oreilles et dans d’autres pays en conflit j’ai été continuellement en situation de stress et en danger. En 1986, je me retrouve en mission au Sud-Soudan, dans un petit village, quelques jours seulement, pour remettre en place des moyens techniques en vue d’établir un pont aérien qui apportera des moyens de survivre à cent mille personnes. Comme un coup de tonnerre nous arrive alors une nouvelle : « Tout avion survolant le territoire sera abattu ! » Nous sommes donc alors douze expatriés coincés sur place pendant dix longues semaines, pratiquement sans nourriture, et surtout sans pouvoir rien faire. A ce moment, une jeune compatriote s’approche de moi et commence à me parler de Jésus. Elle écoute mes aventures et mésaventures, mes problèmes avec ma femme bouddhiste et ma fille adoptive, maintenant adolescente. Puis, à mon souvenir revient l’enseignement de ma maman. Et là, au milieu de la guerre, dans cette détresse physique et morale, je confie ma vie à Jésus. Tout commence à changer depuis ce moment.

Finalement un pilote courageux nous évacue vers Nairobi, puis vers Genève. Rempli de la bonne nouvelle de la présence de Jésus et tout heureux, je l’annonce à ma femme ! Malheureusement, je retrouve la guerre civile dans ma propre maison ! Le simple fait de prendre ma Bible déclenchait les pires hostilités entre nous deux, un déchirement total, mais je ne voulais pas renoncer à ce que je venais de découvrir. Ma femme demanda le divorce en invoquant la raison suivante : mon mari n’est plus le même que j’ai connu, il est entré dans une secte. Le divorce fut prononcé rapidement.

Any, ma fille adoptive, a maintenant vingt ans, et comme je lui fais part de ma foi en Jésus, elle me répond: Je n’ai pas besoin d’une béquille pour marcher, d’ailleurs je me marie avec un musulman.

Les années passent, les voyages se succèdent, toujours dans les endroits les plus chauds et dangereux, puis peu à peu un intense désir de me stabiliser et de trouver une compagne de vie se fait sentir. Un jour, très occupé par le rapatriement des soldats et réfugiés vers l’Éthiopie dans un de nos bureaux à Addis, le Seigneur me montra une jeune femme, et nous avons sympathisé. L’amour nous a unis et nous nous sommes mariés en 1992. Nous pouvions parler librement de l’évangile.

C’est en revenant à Genève en 1997 que mon épouse a fait l’expérience d’un profond bouleversement en donnant sa vie à Christ et en recevant la puissance du Saint Esprit. Toute sa famille d’Ethiopie s’est convertie du même coup.

Notre petite famille, désormais composée de 5 membres, vit chaque jour une réjouissance extraordinaire avec le Seigneur, sa force et sa sagesse.

Que de miracles ! Que de protections dans tant de situations de danger (attaques, détournement d’avion, bombardements, etc). Que d’expériences ! Je ne vois qu’une chose : la main de Dieu qui garde ma vie ! Avant même ma naissance, le Seigneur avait déjà un plan pour moi et il m’a donné une maman qui a prié sans cesse pour moi. Chaque événement, chaque étape, chaque aventure était sous le regard de Dieu, même lorsque je ne voulais plus rien savoir de mon Sauveur, mais maintenant je vis dans son plan et sa bienfaisante présence. Je vous souhaite de vivre avec lui ! Peter

Prayer is the answer! La prière est la réponse !