Dans les vents contraires

"Hommes"Aussitôt après, Jésus obligea les disciples à monter dans la barque et à passer avant lui de l’autre côté…" 

Matthieu 14.22  

Etonnant comme Jésus "oblige" ses disciples à monter dans la barque, en plus à un moment qui semble inapproprié, puisque le vent s’était déjà levé et le lac était mouvementé. Cela peut nous amener à penser que parfois nous aussi sommes "obligés" de traverser des courants contraires. Nous ne l’avons pas choisi, mais ces temps que nous connaissons tous où nous avons l’impression d’avancer contre les vents, malmenés par la tempête en pleine nuit, sont là devant nous. 

Alors que les disciples luttaient de toutes leurs forces contre les vents violents, c’est à la fin de la nuit que Jésus se présente à eux et, aussi incroyable que cela puisse sembler, les disciples ne le reconnaissent pas ! Ils l’ont même pris pour un fantôme. En fait, ils ne l’attendent pas, ils ne l’espèrent plus, accaparés par la lutte qu’ils mènent contre la tempête. N’est-ce pas aussi parfois notre cas face à l’obstacle ? Face au silence de Dieu ? A la réponse qui tarde à venir ? Tout accaparés par nos luttes, nous nous obstinons à aller de l’avant par nos propres forces, ne comptant plus que sur nous-mêmes. Lorsqu’on ne l’attend peut-être plus, Jésus se présente, nous ne le reconnaissons plus, nous ne l’attendons plus et ne l’entendons plus. Pourtant, Dieu a toujours été là, au milieu des vents les plus violents, au milieu de ma vie ballottée, Il est le Maître des éléments naturels. Il est le Maître de ma vie.

C’est Pierre qui, le premier, se ressaisit, et avec ses doutes et sa foi, demande à Jésus de pouvoir aller à sa rencontre. Jésus l’appelle, "Viens". Mais pour Le rejoindre, il faut quitter la barque, sortir de la vie que nous nous sommes construite par nous-mêmes, sortir de nos pensées, élargir le cadre connu et aller à la rencontre de Jésus. 

Viens, te dit Christ aujourd’hui, quitte tes efforts désespérés pour conduire ta vie par toi-même. Viens, fais confiance à ton Seigneur. Lorsque, comme Pierre, tes yeux quittent les siens et que tu commences à nouveau à te "noyer" dans les tourments et les soucis, Il entend encore ton cri "Seigneur, Sauve-moi". A ce moment-là, Jésus non seulement t’offrira son regard, mais il te tendra sa main pour te retirer des grandes eaux et te mettre en lieu sûr.