Honorer les mères

"HonorerAujourd’hui, c’est une grande fête en Suisse, puisque c’est la Fête de celles qui sans doute jouent le rôle le plus important dans la société. Alors, bonne fête, mamans !

La mère et la maternité sont parmi les plus grands dons et bienfaits que Dieu ait accordés à l’humanité. Comme pour tout grand bienfait, il est juste que le croyant prenne le temps de rendre grâce. « Compte les bienfaits de Dieu, mets-les tous devant tes yeux ! » dit le cantique. D’ailleurs, en réfléchissant sur les mères et la maternité, nous avons des secrets à découvrir sur Dieu, sur nous-mêmes, sur la vie, …

D’abord, nous tous avons eu une mère. C’est une expérience dont la teneur et l’impact varient extraordinairement d’une personne à une autre, mais qui laisse toujours quelque part les traces d’un signe fort : il y a dans la maternité comme une empreinte de Dieu lui-même. Cela a pu bien se passer ou mal se passer, mais on a tous deviné quelque chose d’infiniment beau et pur à travers notre mère. Quand quelqu’un me dit : « Tu sais, ma mère et l’amour maternel, ça faisait deux. J’étais bien content de quitter la maison ! J’ai très bien vécu sans cette relation… je ne vois pas l’impact », j’ai envie de demander : « Parle-moi de ta vie sentimentale et amoureuse ». On ne sort pas indifférent de la relation avec sa mère. C’est avec elle que l’être humain est habituellement initié à cette science qui ne s’apprend pas dans les livres, même les livres de théologie : la science du cœur.

Un proverbe espagnol dit : « Un gramo de amor maternal pesa mas que un kilo de sermones. » (Un gramme d’amour maternel pèse plus lourd d’un kilo de sermons). Il faudrait peut-être arrêter la prédication ici et commencer à réfléchir sérieusement sur les grâces et les bénéfices que tant d’entre nous ont reçu à travers leur mère ; il faudrait ensuite laisser témoigner les uns et les autres, jusqu’à admettre avec un musicien français du XVIIIe siècle : « Le chef-d’œuvre de Dieu, c’est le cœur d’une mère« …

La Bible ne manque pas de parler de la mère ; et on constate que, bien que Père et créateur tout-puissant, le Seigneur y compare son amour à celui de la plus tendre des mères (Esaïe 66.10-13). Dans des temps tourmentés, où le peuple fidèle au Seigneur est malmené, Dieu vient le réconforter en utilisant la comparaison incroyable d’une mère qui allaite son enfant, le console, le porte sur ses bras, le caresse. Cette image saisissante de tendresse vient de cette volonté qui est en Dieu de rassurer son peuple, dans les moments de tribulation, d’angoisse, de douleur. Le Seigneur ne trouve pas illustration plus parlante que celle d’une mère bonne, attentionnée, tout à son enfant…

Le dévouement maternel ! Trésor à double face, qui produit tant de joies, mais qui peut aussi aspirer les mères dans une dynamique sacrificielle déséquilibrée… et déséquilibrante pour les enfants. Trésor irremplaçable et inestimable, cependant et, Dieu soit loué, les mères dévouées sont toujours innombrables. Qu’est-ce qui pourra remplacer dans une vie les arômes qui émanent de la cuisine maternelle, les paroles douces qui accueillent au retour de l’école, l’odeur du linge propre, la garantie inébranlable que l’on est aimé absolument, inconditionnellement ? Qu’est-ce qui pourra remplacer l’amour d’une mère ? Sans ces petits bonheurs innombrables qu’apporte une mère, sans l’attention et la bienveillance des mères, c’est simplement le retour de la barbarie !

Il faut aider les mères et leur montrer de la gratitude ! Il faut les honorer ! Les fêter ! Les pères doivent les soutenir. Les proches doivent les entourer. La maternité est chose si grande, que l’apôtre Paul dit que la femme « en enfantant, se sauve »… Le cœur des mères a permis à la grande majorité des êtres humains de goûter quelque chose du ciel. Un proverbe oriental le dit ainsi : « Le paradis est aux pieds des mères. » Cela ne s’invente pas. C’est dit d’expérience.

Hélas ! Ce n’est pas l’expérience universelle. Trop de personnes ont eu une mère défaillante. Et là, il faut tout de suite poser une parole de miséricorde et de non-jugement. J’entends des mères qui s’en veulent terriblement de ne pas être assez aimantes, assez présentes, assez rassurantes ; qui se sentent coupables de ne pas être de bonnes mères. Des mères qui pleurent parce qu’elles font tout ce qu’elles peuvent, jusqu’au bout de leurs forces, et qu’il semble que ce n’est jamais assez. Dieu voit l’intention, mais rassurez-vous, mamans, vos enfants voient aussi quand vous cherchez à faire de votre mieux.

Marie n’a pas pu donner sa vie pour son Fils. Au contraire, c’est lui qui a donné sa vie pour elle. Elle a dû assister, silencieuse, au supplice du fils de son amour – le fils de son âme et de son cœur. Quel sacrifice Dieu lui a demandé ! Mais quelle récompense, aussi. Elle s’écrie, chez Elisabeth sa parente : « Désormais, toutes les générations me diront bienheureuse. »

« Quiconque reçoit un petit enfant comme celui-là, me reçoit moi-même« , dit Jésus. Mères chrétiennes, Jésus est sensible à tout ce que vous faites pour vos enfants, comme si vous le lui faisiez à lui.

Mères chrétiennes, prenez courage !
Vous faites une différence incommensurable dans la société ! Merci !

Ce texte est tiré des notes de prédication de Jacques V. au cours du culte du 13 mai 2012 que vous trouverez dans la librairie du site.