Jésus, l’artiste de ma vie

En partageant ces quelques pages de ma vie, je souhaite encourager chaque lecteur à placer sa confiance en Dieu. Je veux témoigner de l’amour de Jésus, de sa fidélité et de son infinie patience à mon égard.

Je suis né dans une famille catholique de 3 enfants. Enfant, j’étais très timide, réservé et renfermé sur moi-même. Je vivais dans mes pensées et mes rêves. A l’âge de 9 ans, maman étant gravement malade, j’ai été mis dans un pensionnat pendant 3 ans. Ce furent des moments très douloureux et pénibles : les grands du pensionnat (13 et 14 ans) me frappaient et me maltraitaient. Ils m’enfermaient dans les caves ou les douches ; à la suite de cela, j’ai fait plusieurs fugues. Ce fut un énorme traumatisme pendant plusieurs années.

A l’adolescence, j’ai fait un apprentissage de cuisinier et c’est cela qui m’a permis d’avancer dans la vie. A l’âge adulte, je continuais de vivre dans mes pensées et me fabriquais une vie qui n’existait pas : une vie faite de mensonges et de fabulations.

A 21 ans, j’ai eu une aventure amoureuse qui me semblait sérieuse, mais moi je n’étais pas sérieux et cela n’a pas duré. Nous avons eu un enfant ensemble puis nous nous sommes séparés. Ma compagne étant partie avec notre enfant, je me suis retrouvé seul. Moralement j’allais mal, car je n’ai plus eu de nouvelles de l’enfant pendant des années et finalement j’ai fait plusieurs tentatives de suicide. Un accident de voiture a failli me coûter la vie. La seule chose qui m’aidait à vivre, c’était l’amour de mes parents et mon travail que j’appréciais.

Les années passant, enfin je pensais avoir trouvé le bonheur en rencontrant Béatrice. Nous nous sommes mariés, mais moi j’étais toujours le même, ne pouvant apporter le bonheur, j’ai rendu mon épouse très malheureuse (je fabulais, je racontais des mensonges et je la trompais). Après presque 2 ans de mariage, notre vie a basculé. Nous avons appris que Béatrice était atteinte du SIDA, suite à une transfusion sanguine pratiquée 2 ans auparavant lors d’une intervention chirurgicale. Nous étions en 1987 : la connaissance de cette maladie en était aux prémices ! Complètement désespéré, je me suis raccroché à mon métier et je me suis inscrit à un club de parapente afin de m’évader : voler me permettait d’oublier nos malheurs.

Entretemps le virus faisait ses ravages dans le corps de ma femme : maigreur extrême, affaiblissement général et infections de tout genre. Nous avons essayé tous les moyens possibles : guérisseurs, rebouteux, etc. Mais le résultat était désastreux. Un jour, Béatrice vit avec surprise une annonce sur un journal : JESUS GUERIT. Elle s’est rendue à l’adresse indiquée, c’était une église évangélique. Son cœur a été touché sur le champ et elle confia sa vie à JESUS. Je me suis tout de suite rendu compte que quelque chose avait changé dans sa vie. Mais la maladie gagnant du terrain dans le corps de Béatrice, elle fut hospitalisée plusieurs semaines à Annecy. Son état était très grave. Les médecins m’annoncèrent son décès imminent et me dirent de me préparer à son départ. C’était un vendredi.

Comment accepter l’inacceptable ? Les questions fusaient dans ma tête, j’étais troublé et me demandais : "Où est DIEU ?", "A quoi sert la vie ?" Ce fut une nuit terrible : ma seule pensée était de partir avec elle. Le lundi, m’attendant au pire, j’appelai l’hôpital pour avoir des nouvelles. A ma grande surprise, j’entendis l’infirmière me dire : "Tout va bien Monsieur". Plus de trace de tuberculose, plus de traces de méningite foudroyante et aucune séquelle. Béatrice reprit des forces alors qu’elle était sur le point de mourir. Les médecins ne comprenaient plus rien et moi non plus. Le lundi soir, Béatrice était à la maison, rétablie.

De retour chez nous, Béatrice me dit qu’il y aurait des réunions d’évangélisation dès le lendemain soir et me demanda de l’accompagner. Je n’osai refuser, voulant lui faire plaisir. Chaque soir de la semaine je m’y suis rendu à l’Eglise et le Seigneur a travaillé mon cœur. Lors de la dernière réunion, j’ai enfin accepté de lâcher prise et de donner ma vie au Christ. Il m’a tout donné, c’était il y a 22 ans et Il n’a rien repris. Il a toujours, toujours été présent. Il m’a libéré de ma vie de péchés et de mensonges. Il m’a sorti de mon enfermement et m’a permis de faire la PAIX avec moi-même. Béatrice m’a pardonné mes infidélités et le Seigneur Jésus a commencé à reconstruire notre vie de couple et à guérir nos blessures.

Une année plus tard, lors d’un vol en parapente j’ai commis une faute de pilotage (je ne volais pas assez vite) et j’ai décroché. Une chute de 80 mètres s’en est suivie, je suis tombé sur des rochers. Pendant les 3 ou 4 secondes que dura la chute, j’ai prié, demandant à Jésus de me laisser en vie ; je ne voulais pas laisser Béatrice toute seule. Je lui ai également demandé de ne pas être paralysé et Il m’a exaucé. Bilan de ma chute : grave fracture de la colonne vertébrale, une vertèbre complètement détruite et la moelle épinière écrasée. J’ai dû subir plusieurs opérations et une greffe de la vertèbre. Ma convalescence a duré 4 ans y compris 7 mois de rééducation. Chose étonnante, le Seigneur s’est servi de ce temps pour reconstruire notre couple : en effet, Il a permis que nous soyons dans la même chambre pour notre convalescence à tous les deux. Pour Béatrice, la lutte contre la maladie du sida était toujours présente, l’Eglise s’était mobilisée dans le jeûne et la prière et nous étions soutenus par l’amour des uns et des autres. Mais Béatrice n’avait qu’un désir : rejoindre son Sauveur. Moi, je ne comprenais pas. Le Seigneur sait toute chose : IL EST SOUVERAIN et le jour est arrivé : il a repris son enfant à LUI !

Côté professionnel, j’ai pu reprendre mon activité professionnelle à mi-temps : un vrai miracle, car jugé impossible après un tel accident. Je voudrais dire que dans ces moments très douloureux, le Seigneur avait tout préparé pour moi. Il a pris soin de moi, Il m’a consolé, Il m’a reconstruit et Il continue à le faire. Il a promis d’être avec nous tous les jours.

Il m’a redonné une nouvelle vie, j’ai retrouvé mon fils après 11 ans de séparation. Nous avons pu commencer une relation père-fils et cela continue encore aujourd’hui.

A l’heure où j’écris, je suis comblé : j’ai une nouvelle épouse et 3 enfants : Edwige, Timothée et Benjamin. Je peux vraiment dire que le Seigneur Jésus est tous les jours avec moi et qu’en LUI seul il y a le vrai bonheur et le vrai sens de la vie. C’est à cela que j’aspirais avant de le rencontrer. Merci Seigneur Jésus pour ce que tu as fait à la croix pour moi et pour tous les hommes !