L’amour parfait chasse la peur

"L'amour"

C’est bien naturel d’avoir peur : peur de souffrir, de la famine, d’être dérangé… et surtout de la mort. Le croyant, ayant sa propre manière de vivre puisée de la parole de Dieu, contraire à celle d’un monde où le relativisme règne de plus en plus, peut avoir peur. Il se trouve isolé et malgré l’absence d’une persécution ouverte, il peut subir le martyre tous les jours de sa vie. Le Christ nous encourage : "n’ayez pas peur, j’ai vaincu le monde" et l’Apôtre Jean : "Le parfait amour jette dehors la crainte ou la peur" (1 Jean 4:18). Tobit, un juif pratiquant, exilé en terre étrangère, animé par sa foi en Dieu, a vécu ce que dit l’apôtre Jean bien avant nous. Voici un extrait de son autobiographie, un exemple à suivre.

Sous le règne d’Asarhaddon, je rentrai donc chez moi et ma femme Anna et mon fils Tobias me furent rendus. À notre fête de la Pentecôte, c’est-à-dire la sainte fête des Semaines, on me fit un bon dîner. Je m’installai pour dîner, on m’apporta la table, on m’apporta quantité de plats fins, et je dis alors à mon fils Tobias : "Va, mon enfant, tâche de trouver parmi nos frères déportés à Ninive quelque pauvre qui se souvienne du Seigneur de tout son cœur, amène-le pour partager mon repas; je vais donc attendre, mon enfant, jusqu’à ce que tu reviennes."

Tobias partit à la recherche d’un pauvre parmi nos frères, mais il revint en disant : "Père !" Je lui dis : "Eh bien, mon enfant ?" Il me répondit : "Père, il y a quelqu’un de notre nation qui a été assassiné, on l’a jeté sur la grande place, et il y est encore, étranglé."

Je me précipitai, en laissant mon dîner avant d’y avoir touché, pour enlever l’homme de la place, et je le déposai dans une des dépendances en attendant le coucher du soleil pour l’enterrer. Rentré chez moi, je pris un bain et je mangeai mon pain dans le deuil, en me souvenant de la parole du prophète Amos proférée contre Béthel: Vos fêtes tourneront en deuil et tous vos chemins en lamentation. Et je me mis à pleurer. Puis, quand le soleil fut couché, je partis, je creusai une fosse et je l’enterrai.

Mes voisins se moquaient en disant : "Il n’a plus peur ! On l’a déjà recherché pour le mettre à mort à cause de ce genre d’affaire, et il s’est enfui; et de nouveau, le voici qui enterre les morts."