Un homme avait deux fils

"Un homme avait deux fils", c’est ainsi que Jésus introduit deux paraboles (Mt. 21,28 et Lc 15,11).

Le premier fils agit d’une manière, le deuxième d’une autre. L’un est sensible à la parole du père et l’autre non.

Dans ces paraboles, les deux insensibles se ravisent : l’un par égard pour le père, l’autre plutôt par intérêt. Les deux sensibles ne sont pas forcément fidèles : l’un trahit sa parole donnée au père, l’autre méconnaît le cœur du père. Au fond, aucun n’a compris le cœur du père. Et chacun à sa manière, à un moment, a blessé ce cœur. Pourtant, il apparaît clairement que le père continue d’offrir sa bienveillante tendresse à chacun.

Le père, dans ces touchantes pages d’Évangile, représente celui que Paul appelle le Père des miséricordes. Sous la plume hébraïque de l’Apôtre, il faut lire "le Père des matrices" : C’est-à-dire Celui qui fait de nous non seulement ses fils et ses filles, mais ses enfants. C’est pourquoi Jésus nous invite à imiter les petits enfants, et même à le redevenir (Mt 18,1-4). Loin de tout infantilisme, nous retrouvons alors l’humilité et l’innocence même de Dieu. Nous faisons alors sa joie, et il fait la nôtre. Un petit enfant ne blesse jamais le cœur du Père. Au contraire, il l’imite en tout (Eph 5,1).

Jacques V.