Le pardon guérit le groupe en tant que corps

"Pardon"

Si quelqu’un ne pardonne pas à un membre de son groupe, qu’est-ce qui peut arriver ? Le tout dernier blog concernant ce thème a montré que le non pardon peut entraîner l’éloignement provisoire ou définitif d’un membre. Ce membre pourrait être celui qui ne pardonne pas ou bien celui qui l’a offensé. Quelqu’un pourrait dire : "c’est une bonne idée de sa part, ainsi nous retrouvons la bonne ambiance" ! En fait, s’il n’était pas parti, une certaine hypocrisie aurait pu s’installer et nuire à l’amitié au sein du groupe. Pourtant, ce n’est pas la bonne solution : le problème est seulement déplacé. Un membre est donc sacrifié pour le bien de tous. Cela sonne un peu comme la prophétie du grand prêtre Caïphe, mais ce n’est pas adéquat dans notre contexte. Force est de dire que le départ d’un membre de cette manière, ne peut en aucun cas apporter du bien au reste du groupe ni au groupe lui-même. Pourquoi ?

L’explication est bien simple, mais en prendre conscience dans le quotidien n’est pas aussi facile comme on le dit. Il est besoin de reconnaître ce que représente un membre pour un groupe. Ici, il n’est point question de majorité ni de minorité, mais il s’agit d’un corps organique. Chaque membre est unique et joue un rôle irremplaçable au sein de ce corps. Si un membre part, le corps restera-t-il intact ? Imaginons qu’une main décide de s’en aller… Mise à part la douleur provoquée par la mutilation, le corps aura du mal à agir comme quand il avait deux mains. Les autres membres encore rattachés à ce corps seront plus ou moins déséquilibrés. Quant à la main séparée, pourra-t-elle subsister toute seule ? Privée de sang, elle deviendra sèche et sera incapable de faire quoi que ce soit… Il est bien clair qu’aucun n’en tire bénéfice. Handicap ou blessure pour le corps auquel les autres membres sont encore rattachés ; mort pour le membre qui s’en est écarté.

"Vous êtes le corps du Christ, et chacun de vous est une partie de ce corps.", dit Paul en 1Corinthiens 12:27. La vie de groupe est une pleine expérience de ce corps dans un cercle restreint. Si chacun est conscient qu’il est une partie importante de ce corps, il fera tout pour ne pas s’en séparer. Ce "tout" embrasse le pardon. Sans ce pardon, le corps reste malade et court un risque grave. L’offense faite à un membre le blesse, mais blesse aussi le corps entier dont ce membre fait partie. Cette blessure s’aggrave encore si le non pardon tend à régner, elle peut se transformer en gangrène ou encore pire en cancer. Le pardon a heureusement la puissance de guérir soit la blessure de départ, soit la blessure profonde, soit la gangrène. Le corps du Christ, représenté par un groupe, doit être et rester sain.