Une raison en plus pour pardonner

"Pardon""Qu’il est doux pour des frères de demeurer ensemble !…". Les tout premiers chrétiens ont bien vécu ensemble. Ils se sont partagé tout ce dont ils disposaient (Actes 2:44-47 ; 4:32-37). C’était la communauté idéale. Animés par l’enthousiasme d’alors, ils ont su surmonter les problèmes ordinaires de la vie. Plus tard, les choses ont mal tourné. Il commençait à y avoir des murmures. Les apôtres ont décidé d’instituer les diacres pour y remédier (Actes 6:7).

Ce que Luc raconte dans le livre des actes, est bien une réalité quand on vit dans un groupe : qu’il soit petit ou grand. L’existence de désaccords est bien normale pour les hommes en vie. Les morts, eux, n’ont point de problème de relation ! A l’instar des apôtres, devrions-nous créer une nouvelle structure toutes les fois qu’un problème surgit ? Bien sûr, cela pourrait aider, mais imaginez un peu, combien de structures y aurait-t-il dans notre église ou dans notre petit groupe si c’était le cas ? En outre, si elles manquaient de fond spirituel, nous risquerions de perdre de vue ce que nous demande le Seigneur.

L’origine des conflits vient souvent d’une erreur commise par un ou certains membres du groupe. De là, naît un genre de malaise et l’harmonie au sein du groupe risque de se dégrader en un clin d’œil. Ce n’est pas par hasard si Jésus nous a invité à nous pardonner les uns les autres. Il a bien connu la réalité humaine, car lui, il s’est fait homme.

"Pardonne et tu seras pardonné" : c’est le mot d’ordre. L’homme, se vantant de sa ‘faiblesse’, dit : "Je ne peux pas te pardonner, suis-je Dieu pour te pardonner". C’est vrai, seul Dieu peut véritablement pardonner : c’est un signe par excellence de sa puissance. Mais nous, nous participons déjà à ce caractère de Dieu, car Il a fait de nous ses fils et ses filles… La force pour pardonner, nous l’avons et nous pouvons l’utiliser si nous le voulons. Dieu peut tout, celui qui est en Dieu peut aussi transporter des montagnes… Ce que nous ignorons souvent, c’est la force du pardon.

Le pardon chrétien a une force merveilleuse : le pardon effectif libère celui qui pardonne ainsi que celui à qui le pardon est accordé. Il ne s’agit pas seulement de recevoir de Dieu la récompense un jour, c’est ce que nous tous attendons – "Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde" (Matthieu 5 : 7), mais cela concerne aussi et surtout notre vie actuelle. Dieu ne nous promet pas que le bonheur après la mort, Il veut aussi que nous soyons en paix avec nous-mêmes dès ici-bas, il veut que nous ayons la paix du cœur. Il suffit d’en faire l’expérience pour le vérifier.

Imaginons qu’un ami m’offense et que je décide de ne jamais lui pardonner. Il me serait désormais impossible d’être en relation avec lui sans ressentir de la colère. Une seule rencontre fortuite avec cet ami risquerait de perturber toute ma journée. Pour éviter cela, n’est-il pas mieux de tout faire pour s’éloigner de cette personne ? "Comme ça au moins, je serai tranquille" ! Mais, cette tranquillité est une paix de surface et passagère. La réalité est que mon "non pardon" me rend tellement captif, que je suis obligé de chercher tous les moyens possibles pour ne pas me trouver en sa présence. Et petit à petit, je me retrouve seul, isolé et triste. En m’obstinant, je me fais du mal. Si j’avais pardonné, n’aurais-je pas vécu ma journée totalement différemment ? 

Une véritable offense laisse immanquablement une blessure intérieure que seul le pardon peut guérir. Il ne sert à rien de demander à quelqu’un de prier pour ma guérison, si je ne suis pas disposé à pardonner. La solution est cependant en moi. Le pardon peut sembler parfois nous coûter cher, mais je suis persuadé que la liberté et la paix du cœur n’ont pas de prix !

POUR CONTINUER LA RÉFLEXION…

D’après-vous, quel sera l’impact de mon obstination à ne pas pardonner, sur le groupe auquel j’appartiens ? Vous pouvez laisser vos réponses dans la case "commentaires".